• Urbanisme et architectureLe centre-ville va faire peau neuve !

    Les projets pour la ville de St Jean d’Angély viennent d’être présentés au conseil de la ville. Malgré un budget limité cette année encore à cause d’une hausse constante des impôts, la municipalité s’engage à financer le projet visant à améliorer les conditions de vie dans le centre-ville. Il concernera tant les habitations que les commerces.

    Ce mercredi, le conseil de la ville s’est donc réuni pour discuter des projets importants à mener cette année. Suite à une série de très fâcheux accidents, Charles Rasin, Lieutenant Général du Roi qui dirige la ville depuis 1652, n’a pas pu refuser le financement de réhabilitation des maisons à colombages de la rue de la Grosse Horloge. En effet, plusieurs maisons à colombages se sont mystérieusement effondrées.

    Les dernières victimes sont des commerçants bien connus de St Jean, Marie et Patrick Boucher qui tiennent l’échoppe de fruits et légumes à l’angle de la rue Poissonnière. Nous sommes allés à leur rencontre pour comprendre ce qui a pu arriver. Ils étaient bien évidemment encore bouleversés d’avoir échappé de peu à la mort. Marie explique ce qu’elle a vécu avant de fondre en sanglots : « Quand le plancher a commencé à céder, ce fut la panique la plus totale ! J’ai bien cru que ma dernière heure avait sonné. Je ne peux trouver les mots pour exprimer mon désarroi. » Son époux Patrick, tout aussi angoissé par ce terrifiant accident, ne comprend toujours pas comment cela a pu arriver. Il se défend d’avoir négligé l’entretien de sa maison. « C’est ignoble, les experts bâtisseurs m’ont accusé de ne pas avoir entretenu ma maison, mais c’est faux. J’avais fait des travaux de consolidation de l’encorbellement, cet été ! »

    Pour mieux comprendre cette série d’accidents, dont un a été fatal à la veuve Dupathelin, nous avons interrogé l’architecte des bâtiments de la ville, M. Joseph Lentaille pour avoir des réponses. « Les maisons à colombages de la ville sont vieillissantes car les matériaux utilisés à l’époque se sont dégradés avec le temps, l’humidité et les insectes. La neige, tombée en abondance en décembre, a pu également jouer un rôle dans la fragilisation de la structure. » M. Lentaille nous assure que la plupart des maisons à colombages pourront être rénovées, permettant ainsi de reloger dans les étages les habitants de St Jean les moins favorisés. Les commerçants de la rue de la Grosse Horloge pourront également réintégrer sans crainte leur échoppe.

    Quant aux maisons détruites, elles laisseront place à des habitations d’un style plus moderne. « La structure des maisons à encorbellement était adaptée à une époque où l’on taxait la surface au sol mais cette loi est caduque maintenant, les habitations neuves seront bien plus solides en pierre de taille, ce qui réduit considérablement le risque d’incendie. » Ces hôtels particuliers seront adaptés aux commerçants en spiritueux, qui pourront recevoir leurs clients dans un lieu approprié à leur statut social.

    Si vous habitez une maison à colombage, soyez rassurés, votre habitation sera inspectée par les experts bâtisseurs, dans les plus brefs délais, nous a-t-on assuré. Quant aux familles sinistrées, la municipalité a fait le nécessaire pour qu’elles soient relogées de manière provisoire.

    AA.VV. 5e 1 et coll. O. Pouvreau

    Illustration : Maisons à colombage de la rue de la Grosse Horloge


     

    Urbanisme et architectureLes plans de l’Abbaye Royale enfin dévoilés !

    Nouveau rebondissement dans l’histoire de la reconstruction de l’abbaye. Pillée, détruite plusieurs fois pendant les guerres de religion, l’abbaye fondée en 817 par Pépin, Duc d’Aquitaine, va à nouveau se relever. Les plans dévoilent le nouveau symbole de la ville qui sera visible de loin : Les Tours.

    L’église provisoire construite au début du siècle va être remplacée par une somptueuse abbatiale selon les plans dessinés par l’architecte Franque. Les moines bénédictins de la congrégation de Saint Maur peuvent compter sur leurs revenus substantiels du commerce du vin et des revenus de leurs terres ainsi que de l’exonération de l’impôt sur la taille gratifiée par le Roi pour financer le projet de construction. La date à laquelle les travaux débuteront n’a pas été révélée, mais la construction durera plusieurs années.

    La magnificence de l’édifice permettra de retrouver le faste et la puissance d’antan. En effet, au Moyen-âge, l’abbaye était une communauté bénédictine importante, riche du commerce du vin et du sel. Elle est devenue une place forte et incontournable du catholicisme dans l’ouest de la France, en devenant la protectrice d’une sainte relique : la tête de Saint Jean-Baptiste, dont les pouvoirs miraculeux avaient redonné vie à des soldats. L’abbaye a accueilli de nombreux pèlerins en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle s’est ainsi enrichie de leurs généreux dons et a étendu sa renommée bien au-delà des frontières de la France.

    Par ailleurs, le Roi Louis XIV, lui-même est très attaché à cette communauté religieuse. Il avait pris grand plaisir à y séjourner juste avant son mariage. D’ailleurs, il avait eu la bonne surprise d’y croiser la nièce du Cardinal Richelieu, Marie Mancini dont il appréciait grandement la compagnie. Puis il s’était rendu à Saint-Jean-de-Luz pour épouser l’infante d’Espagne, Marie-Thérèse d’Autriche. Il ne fait aucun doute que notre ville est désormais associée à de bons souvenirs, bien loin de Bourg-Louis et des révoltes des protestants de 1621 qui avait contraint son père, Louis XIII a entreprendre le siège de la ville puis de la déchoir de tous ses privilèges. Nous appelons de nos vœux que le Roi nous fasse l’insigne honneur de présider à l’inauguration de l’abbatiale, quand une fois de plus, telle un phénix, elle se relèvera de ses cendres !

    AA.VV. 5e 2 et coll. O. Pouvreau

    Illustration : Plans des Tours


  • Vente exceptionnelle de cAnnonce municipalehevaux

    Samedi 12 janvier 1675, au champ de Foire de St Jean d’Angély, se déroulera une vente aux enchères exceptionnelle. Il s’agit de l’élevage de chevaux de M. Cavalin, éleveur bien connu de tous les angériens, décédé tragiquement au cours d’un cambriolage.

    Le mercredi 02 janvier, M. Cavalin, éleveur notoire de St Jean d’Angély a été retrouvé mort dans sa propriété par un de ses palefreniers. Celui-ci a prévenu derechef les officiers de police qui ont mené l’enquête. Le commissaire Sensique a constaté que la victime avait une fracture au niveau du crâne, ce qui avait sans aucun doute causé sa mort. De plus amples investigations ont permis d’identifier et d’arrêter le présumé coupable, qui s’apprêtait à embarquer sur le navire en partance de Tonnay-Charente. L’homme avoua avoir frappé la victime avec un fer à cheval trouvé sur les lieux. Il expliqua qu’il ne supportait plus de vivre dans la misère c’est pourquoi il projetait de partir trouver fortune en Nouvelle-France. Il s’était alors introduit dans la propriété pour dérober l’argent nécessaire à son voyage lorsqu’il avait été surpris par M. Cavalin. Après son forfait, il avait fui, abandonnant tout sur place. Il est désormais entre les mains de la justice.

    La vente de chevaux est organisée par la municipalité, puisque M. Cavalin n’avait pas d’héritier et que, sans grande surprise, il ne s’était trouvé aucun repreneur en ce début d’année financièrement difficile pour tous. Les chevaux de son écurie seront donc cédés au plus offrant. Inutile d’espérer acquérir son élevage de chevaux de traits poitevins car ils ont déjà été réquisitionnés par Thomas Lesecq, propriétaire des anciens marais de la Duchesse de Trémoille, à la demande du Maître des digues et des canaux pour réaliser des travaux de dessèchement.

    La vente portera donc sur des chevaux de race boulonnaise. Pour rappel, le Boulonnais est un cheval de grande taille, à la robe grise, indispensable au travail des vignes grâce à sa puissance de traction. Il est tout aussi à l’aise à la tête d’un attelage grâce à son trot énergique. Vous trouverez également de magnifiques Percherons. Ce cheval de trait est capable de déplacer rapidement des attelages, inutile de rappeler que cette qualité lui vaut le nom de « diligencier ».

    Venez nombreux au champ de foire, le 12 janvier, à 10 heures du matin pour cette vente de chevaux exceptionnelle. L’argent récolté sera utilisé pour financer des rénovations urgentes à l’hôpital afin d’accueillir les indigents et les soldats blessés. Vous aurez ainsi l’occasion de faire de bonnes affaires et une bonne action.

    Anouk S.

    Illustration : Cheval Boulonnais


  • Défense de la natureSauvons le Dodo !

    Une inquiétante nouvelle provient de l'île Maurice, le Dodo serait menacé d'extinction dans un futur proche. Sa disparition serait uniquement imputable à l’action humaine sur l’île. Un appel au gouvernement est lancé pour le sauver.

    L'île Maurice est un paradis enchanteur pour tous les Européens qui la visitent car la faune et la flore y sont uniques et diversifiées. Une espèce endémique de l'île est tout particulièrement appréciée. Il s’agit du dronte de Maurice, découvert en 1598, plus connu sous le nom de Dodo. Il fait partie de la famille des raphidés. C'est un oiseau proche du pigeon, qui mesure environ 1 mètre et pèse plus de 10 kilos. Sa morphologie ne lui permet pas de voler, car il est trop lourd pour ses petites ailes.

    Cet oiseau unique en son genre est en danger car l'homme a introduit à Maurice d'autres animaux tel que le porc et le macaque crabier qui détruisent l'habitat du Dodo. Les macaques sont particulièrement nuisibles au Dodo car ils pillent ses nids. De plus, comme le Dodo n'est pas craintif car peu habitué aux prédateurs, la vue de l'homme ne l'effraie pas, il est donc une proie facile. C’est ainsi que le Dodo est chassé en masse pour approvisionner les navires en nourriture. Sa viande semblable au pigeon, bien que plus ferme et moins savoureuse, inonde les tables des marins se ravitaillant à l’île Maurice. L'homme est, par conséquent, doublement responsable de cette inquiétante menace d’extinction du Dodo.

    Il est urgent de se réveiller et d'agir pour sauver cette espèce en danger. Les solutions évoquées sont multiples. Il serait possible de promulguer un édit dans le but de limiter la chasse au Dodo, de protéger ses œufs pour permettre sa reproduction, d’autoriser la chasse pour limiter ses prédateurs. Enfin, nos habitudes alimentaires doivent changer, préférons le pigeon et la poule rouge abondants ici et qui sauront réveiller nos papilles bien mieux que le Dodo.

    Reportage réalisé par nos envoyés spéciaux d’outre-mer, sur l’île Maurice

    Axel et Sacha


  • Farandole de découvertes scientifiques

     Sous l’impulsion du bon vouloir du Roi, les chercheurs et scientifiques mettent à jour de nouvelles technologies dont certaines parviendront peut-être à révolutionner la société de demain.

     

    Sciences et techniquesVers l’infini et au-delà !

    Les ventes de lunettes astronomiques sont en hausse ! Par rapport à la lunette d’approche de Hans Lippershey qui ne grossissait que trois fois en 1608, la lunette astronomique permet de voir six fois plus gros grâce au perfectionnement de Galilée mis au point en 1609.

     

    Sciences et techniquesSous l’océan…

    Le test du premier submersible en 1624 fut un grand succès, des milliers de personnes assistant à sa mise à l’eau dans la Tamise. La création de Cornelis Drebbel est décrite comme un bateau recouvert de cuir, propulsé par douze rameurs et six paires de rames. Quelques personnes cherchent encore à la perfectionner.

     

    Sciences et techniquesLa marmite de Papin

    En ce moment même, un fou nommé Denis Papin est en train de créer une sorte de marmite en fer qui marche à la vapeur afin d’« amollir les os et faire cuire toutes sortes de viandes en fort peu de temps et à peu de frais ». Il lui a même déjà trouvé un nom : le digesteur.

     

    Sciences et techniquesLa machine à calculer

    La Pascaline est la première machine à calculer, conçue par Blaise Pascal en 1642. Elle utilise l’arithmétique et la technique des engrenages. Avec son prix de 100 livres, soit trois mois de salaire d’un ouvrier, son échec commercial était prévisible.

     

    Sciences et techniquesJe me suis marais

    Les marais continuent de s’assécher. Rochefort accueille pour plusieurs mois une délégation de dessiccateurs hollandais. Ces ingénieurs spécialistes de l’assèchement des marais mettent en œuvre et partagent leur savoir-faire dans les environs de la ville.

     

    AA.VV. 4e et coll. B. Martinetti


  • Illustration : Le lièvre et les grenouillesLes Fables de La Fontaine puisées aux sources d’Esope

    Suite au succès commercial du recueil de Fables de Jean de La Fontaine, une réédition paraît le quinze de ce mois dans les meilleures librairies. C’est l’occasion rêvée pour Lilou, la critique littéraire du Messager, de nous faire partager son avis éclairé sur cet auteur ayant le privilège royal.

    A l’occasion de la réédition des Fables de La Fontaine, je suis allée à la rencontre de gentes dames et de gentilshommes qui fréquentent assidument le salon de lecture de Saint Jean d’Angély. J’ai eu l’honneur de recueillir leurs impressions et tout particulièrement celles de Madame Sylvie de La Ribardière, grande lectrice, femme de lettres habituée des salons de Mlle de Scudéry. J’ai ouï dire qu’elle était l’auteur du best-seller : Mon chat, ce chien !, publié sous le pseudonyme M. Cabot. Mais ne soyons pas impatients, je vous ferai découvrir ce livre tout à fait étonnant, fort bien écrit, et surtout unique en son genre, dans notre prochain numéro.

    Quand je l’ai invitée à livrer ses impressions, elle s’est dit ravie de l'initiative de cette réédition, car elle avoue être friande du style de M. de La Fontaine. « De plus, l’intérêt de cette réédition est de permettre à de nombreux futurs lecteurs de découvrir cet univers fabuleux. » Cependant, elle poursuit ainsi : « Malgré le grand intérêt que je porte à cet auteur, grandement apprécié du Roi, je suis tout de même chagrinée par cette impression de déjà vu. »

    Pour ma part, en relisant la fable « Le lièvre et les grenouilles », j’ai été confortée dans l'idée d'avoir, en effet, déjà lu une histoire similaire. N'y tenant plus, je fis des recherches dans ma bibliothèque personnelle. Et là, à ma plus grande surprise, je découvris une étrange similitude avec la fable de l’auteur grec Esope : « Les lièvres et les grenouilles ». On peut déjà déplorer le peu de créativité concernant le titre !

    Après une lecture attentive et comparée des deux œuvres, j'ai le sentiment que M. de La Fontaine connaît donc bien ses classiques et s’en est très largement inspiré. Evidemment je ne cherche pas à prendre partie dans cette querelle des Anciens et des Modernes, qui fait les gorges-chaudes dans tous les salons parisiens. M. de La Fontaine demeure un grand auteur qui maîtrise l’art poétique, son écriture en vers est de grande qualité et il parvient à enrichir ces fables antiques de détails amusants et instructifs. Il suit parfaitement la devise en vogue, héritée de la Poétique d’Aristote : « PLACERE ET DOCERE » (Plaire et instruire) car il nous divertit de ses fables, faisant intervenir des animaux et nous instruit en même temps sur le comportement humain. Un trésor littéraire que je vous invite donc à lire ou à relire.

    Lilou

    Illustration : Le lièvre et les grenouilles

     

    LE LIEVRE ET LES GRENOUILLES DE JEAN DE LA FONTAINE

    Un Lièvre en son gîte songeait
    (Car que faire en un gîte, à moins que l’on ne songe ?) ;
    Dans un profond ennui ce Lièvre se plongeait :
    Cet animal est triste, et la crainte le ronge.
    « Les gens de naturel peureux
    Sont, disait-il, bien malheureux ;
    Ils ne sauraient manger morceau qui leur profite.
    Jamais un plaisir pur, toujours assauts divers.
    Voilà comme je vis : cette crainte maudite
    M’empêche de dormir, sinon les yeux ouverts.
    Corrigez-vous, dira quelque sage cervelle.
    Et la peur se corrige-t-elle ?
    Je crois même qu’en bonne foi
    Les hommes ont peur comme moi ».
    Ainsi raisonnait notre Lièvre
    Et cependant faisait le guet.
    Il était douteux, inquiet :
    Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait la fièvre.
    Le mélancolique animal
    En rêvant à cette matière,
    Entend un léger bruit : ce lui fut un signal
    Pour s’enfuir devers sa tanière.
    Il s’en alla passer sur le bord d’un étang.
    Grenouilles aussitôt de sauter dans les ondes,
    Grenouilles de rentrer en leurs grottes profondes.
    « Oh ! dit-il, j’en fais faire autant
    Qu’on m’en fait faire ! Ma présence
    Effraie aussi les gens, je mets l’alarme au camp !
    Et d’où me vient cette vaillance ?
    Comment ! des animaux qui tremblent devant moi !
    Je suis donc un foudre de guerre !
    Il n’est, je le vois bien, si poltron sur la terre
    Qui ne puisse trouver un plus poltron que soi ».

     

    LES LIÈVRES ET LES GRENOUILLES D'ESOPE

    « Les lièvres s’étant un jour assemblés se désolaient entre eux d’avoir une vie si précaire et pleine de crainte : n’étaient-ils pas en effet la proie des hommes, des chiens, des aigles et de bien d’autres animaux ? Il valait donc mieux périr une bonne fois que de vivre dans la terreur. Cette résolution prise, ils s’élancent en même temps vers l’étang, pour s’y jeter et s’y noyer.

    Mais les grenouilles, accroupies autour de l’étang, n’eurent pas plus tôt perçu le bruit de leur course qu’elles sautèrent dans l’eau.

    Alors un des lièvres, qui paraissait être plus fin que les autres, dit : « Arrêtez, camarades ; ne vous faites pas de mal ; car, vous venez de le voir, il y a des animaux plus peureux encore que nous. »

    Cette fable montre que les malheureux se consolent en voyant des gens plus malheureux qu’eux. »

     

     

     





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